Les cahiers pédagogiques vous proposent de télécharger 13 fiches pour organiser la coopération dans votre classe. Tout à fait intéressantes, et à consulter avant de vous lancer. N’hésitez pas à descendre dans cette page pour retrouver les valeurs de la coopération, comprendre les étapes nécessaires à l’organisation de l’apprentissage en coopération ainsi que des ouvrages recommandés.

Clic sur l’image

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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“C’est à plusieurs qu’on apprend tout seul”… Jolie maxime, je trouve…
Retrouvez dans ce document des paroles d’experts de la coopération, de la pédagogie qui répondent à 11 questions d’enseignants dans le cadre d’un chantier d’écriture réflexive. Chaque expert a les mêmes questions. Un document riche d’enseignement, pratique et qui répond peut-être à vos interrogations :

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Coopérer, en cours d’anglais, en classe de 2nde.
(un article de Marie Bascou)

 

Enseignante en anglais à Don Bosco, j’ai la chance que mon établissement accueille, depuis trois ans, Anne sur notre créneau hebdomadaire de concertation pédagogique, les lundis de 11h15 à 13h.
Après le PAP, le PPS, et autre PPRE, les intelligences multiples et le fonctionnement du cerveau, l’évaluation, la différenciation, pour cette nouvelle année de réflexion et de partage, nous étions tous prêts à travailler d’autres thématiques pédagogiques : après une première concertation, nous avons décidé que cette année scolaire serait dédiée au travail coopératif : comment amener nos élèves à véritablement travailler en équipe ? A quel moment quittons-nous le travail de groupe « basique » pour véritablement voir nos élèves interagir, participer activement, et s’éloigner ainsi du groupe mené par un élève, pendant que le reste attend que le temps imparti soit écoulé ?

Depuis le début de cette année scolaire, Anne a fait de notre groupe d’enseignants un vivier d’équipes prêtes à coopérer : nous avons ainsi joué le jeu de la coopération, acquérant les piliers et les fondamentaux du travail d’équipe par le jeu et de nombreuses tâches à accomplir obligatoirement les uns avec les autres, et les uns pour les autres. Au terme du premier trimestre, nous nous sentions riches d’une théorie acquise et… presque maîtrisée. Nous ressentions tous le besoin de passer à la pratique, en proposant, à notre tour, une séance coopérative : à nous de jouer le prof pour nos collègues ! A chacun d’entre nous la mission d’observer l’autre pour l’aider à comprendre si les piliers de la coopération sont mis en place et activés.

Le 15 janvier, je me suis donc lancée en proposant une séance que j’avais expérimentée, pendant notre travail théorique, sur ma classe de seconde. J’avais besoin de savoir si cette séance n’était qu’un énième travail de groupe, ou si j’avais réussi à mettre en place des critères de travail coopératif.

En arrivant dans la salle, chaque collègue s’est installé à une table de son choix. Au centre de chaque table se trouvaient 4 étiquettes retournées, suivant cet exemple :

Ladybug – Lily of the valley – Mermaid – Palm

 

Chaque étiquette correspond à un champ lexical différent : chacun est alors invité à en tirer une au sort et à se lever, et dispose d’une petite minute pour retrouver ses trois camarades d’équipe, munis d’une étiquette appartenant au même champ lexical. En plus de stimuler déjà la recherche de coopération, ce premier temps a un intérêt pédagogique en anglais : il permet à chacun de mesurer ses connaissances, de poser des questions, de déduire le sens grâce aux autres étiquettes, s’accrochant à un radical ou à un suffixe commun. Ici, mon objectif étant de créer quatre groupe de quatre (cette séance était prévue pour un demi-groupe de 16 élèves), je me suis attachée à quatre champs lexicaux : les insectes (ladybug, mais aussi butterfly, dragonfly et grasshopper), les fleurs (lily of the valley, mais également daisy, poppy et orchid), les arbres (ici palm, suivi de oak, poplar et maple), et, enfin, les créatures fantastiques (dans notre exemple mermaid, accompagné de fairy, wizard et elf).

Ce premier temps ludique permet de composer des groupes aléatoires, et ainsi de s’éloigner des modèles « groupes de copains » ou encore de la tentation de s’allier au meilleur, à celui qui sait, qui saura faire pour nous, et souvent, sans nous.

 

Chacun ayant retrouvé les trois membres de son équipe, après un temps d’entraide sur le lexique et de remédiation, les quatre équipes s’installent : S’en est suivi un temps d’explication des consignes, remettant notre séance dans le cadre chronologique de notre projet sur New York et, plus précisément lors des dernières séances, Ellis Island. Notre classe travaille en demi-groupe la méthodologie de la description d’images, et la séance précédente avait permis de relever les acquis des élèves, leurs connaissances sous forme de brainstorming, puis de les consolider par un jeu d’association sur les repères spatiaux (space indicators).

Quelques secondes sont données à chaque groupe pour répartir les rôles de chacun, selon quatre étiquettes-rôles. Chaque membre choisit alors le rôle qui lui ressemble le plus, et qui correspond à ses aptitudes, et conserve sa carte auprès de lui : Cette fiche outils est présentée découpée dans chaque équipe, proposant alors quatre cartons de rôle.

 

 

 

 

 

 

 

 

La consigne est ensuite donnée : chaque équipe dispose de la même image, mais n’a pas la même tâche. Un membre de chaque groupe est alors invité à venir tirer au sort la tâche de son équipe, parmi les quatre missions suivantes :

Describe the characters, objects and actions, using space indicators !

Try to imagine what happened before and what will happen next.

Present the document : type, colours, hypothesis on where and when the scene is set and what is generally described (no detail).

Explain the author’s message.

 

 

Les quatre équipes disposent alors de trente minutes pour rédiger la mission qui leur est confiée. (En classe, ce temps de travail en équipe a été suivi d’un temps de présentation orale par les élèves « reporters », menant enfin à une trace écrite commune, combinant les quatre contributions des quatre équipes.)

 J’ai ainsi pu observer quatre équipes en pleine interaction, échangeant – en anglais, encore merci de l’effort réalisé par chaque collègue ! – mettant en place des temps d’entraide, de questionnement, de dialogue. En classe « réelle », l’observation avait été identique. Je n’avais encore, jusqu’alors, pas utilisé les fiches de rôle, ni l’idée de missions différenciées. Ce sont ces deux aspects qui ont le plus séduit mes élèves, tel qu’ils l’ont exprimé lors de notre temps bilan au terme de la séance. Ils ont expliqué avoir réellement eu l’impression de participer et d’avancer ensemble.

Au sein de notre groupe de travail avec Anne, le retour de mes collègues a lui aussi été positif : l’impression d’avoir « appris en s’amusant » prévalait à la fin de notre séance, même si la coopération aurait pu être encore plus poussée : au-delà de l’organisation coopérative (chaque élève dépendant des autres par le rôle même qui lui a été donné au sein du groupe, chaque groupe dépendant des trois autres groupes pour que la tâche finale soit complétée), j’aurais pu aller encore plus loin pour que, au sein même de chaque équipe, les élèves dépendant les uns des autres dans la tâche qui leur était confiée.

Tel est donc l’objectif que je me suis fixée pour mon prochain travail coopératif en classe d’anglais : afin de clore la partie de notre projet New York consacrée à Ellis Island, chaque équipe travaillera les questions posées aux immigrants par les officiers : deux élèves disposeront de réponses imaginaires, alors que les deux autres auront en mains un jeu de cartes présentant de multiples questions. A eux de retrouver les bonnes, réactivant ainsi les acquis sur la construction de la forme interrogative (par le choix, notamment, des pronoms interrogatifs sur chaque carte question) et découvrant ainsi un aspect culturel et historique : les 29 questions réelles posées sur l’île au vingtième siècle.

Il me semble avancer petit à petit dans une pédagogie modifiant mes habitudes, m’offrant une vision beaucoup plus active de mes élèves lors des travaux de groupe. Dans les «Cahiers Pédagogiques» de ce mois de janvier, Sylvain Connac, chercheur en Sciences de l’Education écrit : «En effet, il ne suffit pas de mettre les élèves autour d’une table pour que tous travaillent».

A nous, donc, de modifier nos pratiques en y glissant des stratégies mettant nécessairement en place l’entraide, la coopération, nous offrant alors un rôle d’observateur privilégié du développement des valeurs citoyennes de nos élèves.

MARIE BASCOU

Professeur d’anglais, à Don Bosco, Nice

 ➡  Fiche méthodologique How to describe a picture        

 ➡ Grille Projet

 ➡ Nom des groupes pour placement aléatoire

 

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Retour sur la journée 2 de formation, “Un autre pas, ensemble”.

“Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin”. (Proverbe africain)

Rien qu’en maternelle, dans les nouveaux programmes, le terme coopération
apparaît presque 30 fois !
Maîtriser la pédagogie coopérative s’ajoute à nos compétences d’enseignants dès lors que l’on est convaincu des valeurs visées, bien sûr ! C’est un outil puissant pour la construction des apprentissages avec une transparence des buts poursuivis, on travaillera tout autant les habiletés sociales que les habiletés cognitives et on en informera les élèves. Voilà, le cadre est posé et les liens sont faits avec la 1ère journée (compte-rendu complet et plus encore en descendant tout en bas de la page)

Avant d’aller plus loin, rappelons-nous les principes organisateurs de la pédagogie coopérative :

  • Les valeurs, les habiletés (les valeurs, c’est ce que l’on vise. Pour qu’elles soient comprises, on va développer les habiletés)
  • L’interdépendance positive des élèves (chacun aura sa responsabilité dans le groupe, et sera responsable de la réussite du travail)
  • Des groupes restreints hétérogènes, aléatoires, en maternelle, on commence à 2, avec une interdépendance de matériel), on peut aussi si la situation s’y prête former des groupes de niveau.
  • Une pédagogie structurée (on se base sur des outils que l’on utilise), chaque outil a sa façon de développer les valeurs.
  • Une réflexion critique et des temps de rétroaction (des retours sur le contenu appris, mais aussi sur les habiletés coopératives travaillées).

Afin de faire la photographie de là où en est le groupe de stagiaires, notre formatrice structure sa pédagogie et utilise un premier outil : le graffiti circulaire + la carte d’organisation d’idées (carte heuristique, carte mentale, mindmap…)

Des groupes de 4, une feuille A3 pour chaque groupe. Une “proposition, une question” à renseigner.

1ère étape : La feuille A3 est au milieu, chaque membre du groupe, seul, répond, s’exprime à propos de cette question.

2ème étape : Cette feuille remplie individuellement est donnée par la formatrice à un autre groupe. La rotation se fera sur 3 groupes. Au final, chaque groupe récupère sa première feuille avec toutes les “réponses” des 2 autres groupes, plus les siennes.

3ème étape : Le travail en coopération commence “réellement”, le groupe lit ensemble toutes les traces laissées et en fait une synthèse, par exemple, on fluote d’une couleur ce qui revient plusieurs fois, ou en entoure…. puis on “classe”, on catégorise pour organiser ces propos en un schéma du type carte heuristique. Chacun a un rôle et l’intervention de chacun fait progresser la mise en forme du travail.

Cette démarche est passionnante, nous avons “adoré” réfléchir individuellement, lire les avis des autres membres des groupes, se les “approprier” pour en faire une synthèse dont la forme nous était imposée… et c’est tant mieux ! En effet, même si certains ont “du mal” avec la carte d’organisation d’idées, Marie-Chantal nous conseille de proposer régulièrement aux élèves d’en construire. Ce mode de représentation est un outil très puissant pour apprendre à catégoriser, organiser, planifier, particulièrement lorsqu’il est construit par les élèves. N’oublions pas aussi que le cerveau a besoin de couleurs et de dessins !
💡 Vanessa, prof de lettres à Fénelon, Grasse et enseignante ressource me signale un ouvrage qu’elle qualifie de “topissime”  😉  “Le français vu du ciel” de Marion Charreau, aux éditions Le Robert ; des planches illustrées, des cartes mentales en grammaire, conjugaison, orthographe… conformes aux nouveaux programmes.

Revenons à nos travaux. Tout est terminé dans le temps imparti. Notre formatrice nous invite à “une promenade des connaissances” où l’on “se dit les notions”. Nous nous déplacerons ainsi de carte en carte. Ce temps est l’occasion de structurer le savoir, de questionner le grand groupe… et pourquoi pas de rédiger une trace écrite provisoire ou définitive selon la place de cette séance dans la séquence.

Autre principe organisateur bien approfondi ce jour là : l’interdépendance positive. La première caractéristique qui permet de bâtir un groupe de coopération est le degré d’interdépendance positive des membres du groupe. Dans un groupe efficace, à qui l’on a appris à coopérer, les membres s’entraident les uns les autres pour réussir la tâche demandée au groupe. Chaque membre contribue à l’avancement de la tâche. Pour que ce principe fonctionne, la tâche demandée aux élèves doit être structurée de telle sorte que
les membres du groupe doivent travailler ensemble pour la réussir. Ainsi, les tâches, le matériel, les interventions sont conçus de manière à amener les apprenants à être dépendants les uns des autres en percevant cette interdépendance : “ma réussite augmente les chances de réussite des autres”. Pour mieux comprendre ce principe, nous l’avons vécu. Par groupe de 3 (1, 2, 3) avec l’outil “casse-tête”, nous avons exploré toutes les manières possibles de mettre en place l’interdépendance. Les 3 personnes devaient lire l’introduction silencieusement, pour soi. 1 avait à lire la page…., 2, la page… et 3 la page…. Au bout de quelques minutes de lecture, on fait le point de ce que chacun a découvert dans sa lecture, et on se dit ce que l’on a compris. Pour le vérifier, c’est ensemble que nous ferons les exercices indiqués dans la consigne. Lors de notre préparation de séance en coopération, il va donc falloir choisir les différentes façons d’organiser le travail du groupe pour qu’il y ait interdépendance positive.
Allez, une mise en carte d’organisation d’idées pour synthétiser tout ça et une synthèse “linéaire” trouvée sur le net.
L’interdépendance positive (carte mentale)
➡ ‘interdependancepositive

Une autre tâche nous est proposée que je trouve vraiment intéressante à explorer car elle “convoque” notre capacité à évaluer, je m’explique. Dans la pédagogie coopérative, la rétroaction sur les habiletés coopératives mises en oeuvre est aussi importante que sur les habiletés cognitives. Mais à quoi voit-on, entend-on que les habiletés coopératives ont été “exprimées” ?
Le schéma en T permet la mise en image de ce temps d’échange avant et après la tâche. Avant la tâche, l’enseignant rend “visible” les attendus, et après la tâche, on les observe afin de voir ce qui a bien fonctionné, et ce qu’il faut améliorer. Est-ce le volume sonore ? Est-ce l’empathie et l’écoute ? Est-ce l’implication de chacun ?

Vous l’aurez compris, nous n’avons pas chômé ! Vous l’aurez compris aussi, les outils utilisés permettent de construire telle ou telle habileté. C’est passionnant !
La journée 3 sera consacrée à l’évaluation et aux outils numériques … Hâte !

Je ne saurais que trop vous recommander les ouvrages de Jim Howden, vous les retrouverez tout en en bas de cette page où j’ai mentionné ceux qui permettent de s’initier et de se lancer.

Beaucoup de documents sur le net…. Il faut trier !!
En téléchargement, en voici deux qui viennent compléter ou enrichir ce propos : un résumé succinct de ce qu’est la pédagogie coopérative, et un tableau de nombreux outils utilisés pour favoriser l’interdépendance, outils que l’on retrouve dans les ouvrages de Jim.

➡ Apprentissage coopératifs pour les nuls Mod20_C_activ_coop

➡ Mod20_C_activ_coop

De nouvelles formations seront proposées l’an prochain, guettez-les dès la fin du mois de juin, à retrouver dans l’offre de formation envoyée dans chaque établissement

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“Ce n’est pas tant l’intervention de nos amis qui nous aide, mais le fait de savoir que nous pourrons toujours compter sur eux.” Epicure

Une courte vidéo (à peine plus de 3 minutes) qui montre bien l’impact de la coopération sur l’activité cognitive…

 

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Signalé par Sophie Fuentes, professeur-documentaliste à Don Bosco, Nice, des ressources intéressantes et quasi clé en main pour réaliser des séances d’AP en utilisant le travail de groupe et la coopération. C’est à partir des travaux de Sylvain Connac que Laetitia Ferrari nous propose ses documents, ici. Merci Sophie pour le partage.

 

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L’organisation “Bâtisseurs de possibles” promeut le climat de classe, les échanges entre élèves, l’apprentissage coopératif. Un appel à projet est lancé, clôture des inscriptions, fin décembre… Téléchargez ici le dépliant pour tout savoir et vous lancer … depliant_appel_a_projets_2016_2017

batisseursdespossibles

 

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Attirée par le bruissement des voix qui franchissent le seuil de la classe de Dorothée, maître E à Stanislas, Cannes, l’intervenante d’anglais passe la tête dans l’encadrement et s’arrête, étonnée et amusée. Des petits groupes travaillent avec ardeur et concentration. Il est midi… Bouteilles d’eau, petits gâteaux, noix de coco fraîches 20160428_120839et fraises tagada voisinent avec les stylos, feuilles, feutres, colle, ciseaux … Mais que font-ils ces enseignants ? Et bien, ils continuent de plancher sur la mise en oeuvre de la coopération dans leurs pratiques de classe. Pour les y accompagner, Dorothée et votre serviteur ont monté un dispositif… en coopération, bien sûr. Souvenez-vous (voir l’article précédent ci-dessous), la quasi totalité de l’équipe a participé en janvier dernier à une journée de formation sur la pédagogie coopérative. L’enthousiasme ne s’est pas émoussé, loin de là. Néanmoins, les enseignants ont conscience que mettre en oeuvre cette démarche pédagogique nécessite des habiletés, des connaissances ; il ne s’agit pas de “bricoler” à la va-vite un pseudo travail de groupe. Ainsi, sont nées ces séances “méridiennes” où vient qui veut, qui peut pour approfondir la question, échanger, réfléchir avant de mettre en oeuvre dans sa classe. En ce jeudi 28 avril, il s’agissait de s’approprier les composantes de la pédagogie coopérative, tout en vivant ce temps d’apprentissag20160428_121134e en coopérant.
Les groupe de 3/4, hétérogènes, constitués avec des cartes à jouer (Roi, Dame, valet + un observateur) avaient en leur possession des étiquettes “composantes + définitions”, des étiquettes “à quoi ça sert” et des étiquettes “exemples”. Chaque membre du groupe avait une seule catégorie d’étiquettes ; il s’agissait donc de s’entraider, de communiqu20160428_120758er efficacement pour reconstituer l’ensemble : la composante et sa définition + son rôle + des exemples. Le produit fini pouvait être un schéma, un tableau, une carte mentale….

Les enseignants, en travaillant ainsi, ont pris conscience qu’ils avaient l’habitude de coopérer et que ces habitudes s’étaient traduites en habiletés coopératives visibles pour les observatrices que nous étions, Dorothée et moi.
Lors de l’échange qui a suivi ce travail (retours sur la dynamique de l’équipe, appelé objectivation de la dynamique de l’équipe), l’entraide, la façon d’argumenter quand il faut faire un choix, la prise de décision, le règlement d’éventuels désaccords ont été perçus comme fondamentaux pour mener à bien la tâche demandée ! Ainsi, les habiletés coopératives se révèlent être tout aussi importantes à “apprendre” explicitement que les habiletés cognitives. Le sentiment d’appartenance est fort également dans cette équipe. Le respect des différences individuelles, la synergie développée, le soutien mutuel ont permis d’assurer une dynamique d’équipe positive. C’est aussi cela que l’on va chercher à construire au sein de son groupe-classe. Chacun, chacune a pu se rendre compte de la nécessité de l’interdépendance et de la responsabilisation au sein de l’équipe. Ces deux composantes pourraient se résumer ainsi : “J’ai besoin de toi, et tu as besoin de moi pour réussir”. Christelle et Christine, relayées par Coralie, Gaëlle, et Sarah ont pu expliquer clairement comment elles ont changé de point de vue, guidée par l’une ou par l’autre de ses co-équipières, ce rôle de guide ayant été joué “spontanément” : “Regarde, là20160428_120810, on a mis ce texte comme étant une définition parce qu’on a vu l’expression “il s’agit de …, ou encore, là, on a repéré le mot-clé. Fais pareil avec ce texte.” Chaque membre du groupe a un rôle explicite qu’il a à jouer durant toute la séance et qui va contribuer à la qualité du travail coopératif. Ce qui a pu être pointé par les enseignants (décidément “à fond” et motivés, malgré l’heure qui tourne… et les élèves qu’il va bientôt falloir rejoindre) est l’intérêt de la simultanéité dans l’apprentissage : Lors d’un apprentissage collectif, c’est le plus souvent celui ou celle qui lève la main en premier qui donne la bonne réponse… sans que les autres aient eu le temps nécessaire pour traiter la question et réfléchir à une réponse possible. En apprentissage coopératif, ce sont des élèves regroupés en équipe (deux, ou trois) qui sont invités à répondre, d’abord individuellement, puis en équipe, de manière à ce que chacun puisse avoir la chance de trouver la bonne réponse. C’est cela la simultanéité dans l’apprentissage. Elle apparait comme vraiment im20160428_121024portante à privilégier notamment dans la prise en compte des élèves à besoins particuliers, mais aussi des intelligences multiples, des profils cognitifs d’apprentissage.

La sonnerie retentit. Il est 13 H 00… Pas le temps de boire un café, les élèves nous réclament… Telle une volée de moineaux (je devrais dire une volée d’abeilles tant l’activité a régné pendant cette séance, mais ça ne se dit pas parait-il !!), chacune, chacun retourne dans sa classe, un peu plus riche, je l’espère et je le crois, d’idées, d’envies et de ressources.

Le travail n’est pas fini… mais sacrément bien commencé !

lire Nous vous recommandons

la-cooperation-au-fil-des-jours-des-outils-poLa coopération au fil des jours” de Jim Howden et Huguette Martin, chez Chenelière Education. Les fondements de la coopération y sont bien réexpliqués, puis des activités proposées, à transférer, quel que soit l’âge des élèves.

1decouvstructurerlesucces“Structurer le succès: un calendrier d’implantation de la coopération” de Jim Howden et Marguerite Kopiec, Chenelière Education.

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“Apprendre avec les pédagogies coopératives, démarches et outils pour l’école. Sylvain Connac, chez ESF éditeur.

 

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La pédagogie coopérative : Apprendre à coopérer ou coopérer jimhowdenpour apprendre ? Un état d’esprit, un climat de classe, des valeurs…

Lundi 11 janvier dernier, une soixantaine d’enseignants du 1er degré se retrouvait en journée pédagogique avec Jim Howden, à l’Institution de la Tramontane.
Toutes et tous venaient avec le désir d’en savoir plus sur cette démarche pédagogique et ils n’ont pas été déçus. Avec enthousiasme, passion, compétence et humour, Jim a initié le groupe tout en lui faisant vivre la coopération. Expériences de coopération et temps magistraux ont rythmé la journée… Un joli moment d’apprentissage que de nombreux enseignants ont envie d’approfondir… Merci, Jim !

Alors, voyons un peu de quoi il s’agit.
Jim, après nous avoir fait vivre une expérience de travail de groupe tout à fait inintéressante (hé oui, il a pris le risque de commencer par un contre-exemple) a dressé la liste des champs d’action et de réflexion que les enseignants du 21ème siècle avaient à développer, ou à construire :
– la pédagogie coopérative
– les intelligences multiples
– l’inclusion des élèves en difficulté d’apprentissage
– La différenciation pédagogique
– Les nouvelles technologies

La pédagogie coopérative est une approche socio-constructiviste. Elle s’intéresse aux savoirs, savoir-faire et savoir-être de “l’apprenant”.

Elle peut se définir ainsi : Approche pédagogique complexe construisant la double visée d’apprendre à coopérer et de coopérer pour apprendre en se basant sur des valeurs qui lui sont propres. Ou encore, l’apprentissage coopératif est une approche interactive de l’organisation du travail qui met l’accent sur le travail d’équipe. Des élèves de capacités et de talents différents y ont chacun une tâche précise et travaillent ensemble pour atteindre un but commun.

Quelles sont ses valeurs promues par la pédagogie coopérative ? Et en quoi rejoignent-elles les besoins de nos élèves ? ici, une carte mentale qui présente les VALEURS DE LA PEDAGOGIE COOPERATIVE

Ainsi, l’utilisation régulière de l’apprentissage coopératif (qui alternera avec des temps “en solo” et des temps en grand groupe) permet d’établir des relations interpersonnelles solides centrées sur l’entraide, la confiance, la camaraderie et l’encouragement. Elle favorise également le développement ou le renforcement de l’estime de soi. Sur le plan cognitif, l’information étant fournie par des pairs, elle est mieux utilisée et prend davantage de sens. Sa pratique régulière pour des activités cognitives de haut niveau renforce les compétences civiques et sociales. L’enseignant peut ainsi davantage varier les dispositifs, les supports, les temps de restitution et entretenir la motivation des élèves.
Vous le comprenez, pratiquer la pédagogie coopérative ne s’improvise pas.
La première étape sera bien sûr celle d’apprendre à coopérer. Pour cela, des équipes seront formées, équipes aléatoires au début, puis équipes de base (en veillant à l’hétérogénéité de celles-ci), à l’intérieur de ces équipes, des rôles pour chacun (facilitateur, vérificateur, contrôleur….harmonisateur), des temps réguliers d’échanges permettront de faire le point des comportements qui permettent la coopération dans l’équipe. C’est le premier pas. Le 2ème pas visera à structurer des activités de développement de l’esprit d’équipe pour faire naître du sentiment d’appartenance et la confiance mutuelle. Quand tout le monde est prêt (l’enseignant aussi !), c’est le 3ème pas. La coopération pour apprendre les conflits socio-cognitifs, la verbalisation d’une idée, l’échafaudage d’une connaissance pour construire un savoir et développer des savoir-faire.

Les élèves prendront peu à peu conscience de l’importance des fondements du travail d’équipe. Ces principes seront régulièrement discutés et revisités. Ils peuvent être affichés, mimés… de façon à faire ressortir les comportements observables (les indicateurs) qui permettent de passer du “dire à l’être” et de savoir comment concrètement les appliquer. On pourrait les résumer avec la règle des 4 E :

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Coopérer pour apprendre, quels contenus ? La liste est longue et laisse la porte ouverte à votre créativité :

  • des quizz
  • des mots croisés, des mots cachés, des rébus, des charades
  • des phrases à composer, décomposer, recomposer, ponctuer, analyser
  • des énigmes, des problèmes de logique
  • des équations à résoudre
  • des textes à explorer pour répondre à des questions
  • des schémas à compléter, des figures géométriques à construire…
  • des préparations de lecture oralisée
  • toute autre notion selon les apprentissages.

Quelques liens pour aller plus loin et peut-être éveiller chez vous l’envie de vous former puis de vous lancer, en équipe bien sûr !

http://j-ai-reve-que.eklablog.fr/la-pedagogie-cooperative-c17879360

http://www.occe.coop/~ad26/IMG/pdf/apprendre_en_cooperant.pdf

http://www.batisseursdepossibles.org/

memento_pour_la_cooperation_entre_eleves

Quelques membres d’une équipe d’école (Stanislas à Cannes) présents lors de cette journée ont accepté de nous faire partager leurs impressions et leurs questions. Leur souhait est de poursuivre dans la mise en œuvre de la pédagogie coopérative. Ils se réuniront 2 vendredis par mois afin de construire des activités de coopération et les faire vivre en classe. Ecoutons-les nous dire ce qu’ils gardent en mémoire comme points de repère : “La pédagogie coopérative s’ajoute à notre pratique et n’en prend pas la place. Elle n’est pas imposée.

  • Elle apporte des solutions pour gérer les groupes et être plus efficace.
  • Pédagogie permettant l’interaction entre les pairs. Notion de plaisir d’apprendre très présente.
  • Elle est basée sur des valeurs importantes : l’entraide, la confiance, le respect et sur une structure : réfléchir – Partager – Discuter. Elle nécessite un climat serein.
  • Rôle du formateur intéressant car il a mis en pratique son enseignement : s’est positionné au même niveau que les enseignants présents. Au départ en retrait (vers son bureau) puis plus proche des participants et à la fin dans les groupes. Il a créé un climat de confiance et nous a mis en activité. Nous étions dans la même position que nos élèves et nous avons pu réaliser la pertinence de certains travaux de groupe en faisant la différence entre travail d’équipe et réel travail de coopération (ex : apprentissage de la langue des Inuits).
  • Plaisir à rencontrer l’autre.
  • La demande d’aide semble importante à faire acquérir au sein du groupe : « j’ai besoin d’aide ».
  • Apprendre la pédagogie coopérative pour que la pédagogie coopérative permette d’apprendre. Transmettre les valeurs mais aussi un contenu scolaire.

Après avoir débattu et s’être questionné sur le temps à y consacrer, la difficulté de la pratiquer en maternelle au regard de l’âge des enfants, de l’importance dans l’équilibre des groupes, de la prise en compte du programme, des envies et des tentatives de mise en pratique ont été partagées :
– En classe de PS : Au moment de l’accueil, les élèves jouent seuls ou bien à plusieurs. Ils coopèrent mais cela n’est pas organisé, ils le font par rapport à des affinités, il y a des conflits. L’enseignante souhaite être plus présente pendant ce temps informel pour réfléchir à la mise en œuvre de la coopération.

– En classe de MS : en binôme, les élèves doivent coopérer pour compter jusqu’à 30. Dans un groupe de 4 : réciter l’alphabet mais dans ce cas de figure l’exercice a été difficile. Il aurait été intéressant de matérialiser le tour de parole car les élèves ne savaient plus qui devait parler.

– En classe de MS/GS : ordonner des images séquentielles – Raconter une histoire à deux à l’aide de supports visuels.

– En classe de CM1 : travail en binôme : refus d’un élève de travailler avec un autre. Celui-ci se retrouve seul pour faire son travail, il a pu réfléchir et revenir sur son choix (au lieu d’être mis “au ban, il est la vedette lorsqu’il revient sur son choix).

 Merci à Jim pour cette belle journée d’apprentissage dans la coopération et à très bientôt pour un niveau 2 de formation… des équipes se mettent en route !!

Bérengère Berdoulay, enseignante de PS, Aurore Marx, enseignante de MS, Florence Lewis, enseignante de MS/GS, Blandine George, enseignante de GS, Corinne Segato, enseignante de CE1, Coralie Le Barbier, enseignante de CM1, Nelly Polidori, enseignante de CM1, Christelle Bourbouze, enseignante de CM1, Dorothée Plazy, enseignante spécialisée