Je vous en parlais plus bas, l’espacement des caractères et des mots entre eux aide considérablement les élèves avec des troubles dyslexiques mais aussi les élèves “faibles lecteurs” ou perdus dans la page à comprendre ce qu’ils lisent. En effet, moins ils sont occupés à déchiffrer, et plus ils peuvent accéder au sens. Un développeur danois a créé un simulateur de dyslexie. Il a réussi à simuler la confusion des lettres et des mots… ce que vivent certaines personnes avec dyslexie lorsqu’elles lisent, c’est ici… et c’est “troublant”. Ainsi, on comprend mieux la nécessité d’adapter les supports pour permettre l’accès au sens. Un enseignant de collège a mis en ligne des “macros” à rajouter à votre éditeur de texte et à celui de l’élève, ce qui permet très rapidement d’effectuer les modifications. C’est ici. Le blog dix sur dys met en ligne 10 recommandations très simples à mettre en oeuvre…. qui peuvent également s’appliquer à des élèves “faibles lecteurs/compreneurs”, et ce dans le cadre de la flexibilité pédagogique. C’est là. Et pour affiner encore votre compréhension du trouble, allez voir du côté de la page “Et si vous lisiez comme un dyslexique ?”, ici. Edifiant !!
Les recherches dans le domaine de la typographie pour aider les enfants dyslexiques sont très récentes. Depuis peu, de nouvelles polices sont spécialement conçues pour les dyslexiques. Elles sont dessinées pour limiter les erreurs de lecture en facilitant la reconnaissance des caractères. Elles se distinguent par le tracé des lettres :
- asymétrie des lettres « b » et « d », « p » et « q » ;
- distinction du « l » minuscule, du « I » majuscule et du chiffre « 1 » ;
- chasse suffisante des caractères, pour éviter la confusion de « rn » avec la lettre « m » ;
- et de bons jambages ascendants (des b, d, f, h, k, l, t, et de toutes les capitales) et descendants (des g, j, p, q, y) ;
- des lettres « g » et « a », proches de l’écriture manuscrite, etc.
Parmi celles-ci Read Regular, est conçue pour aider les personnes souffrant de dyslexie à lire et écrire plus facilement. Fondée sur Comic Sans, Lexia Readable (littéralement « lexia lisible ») est une famille de polices conçues pour une lisibilité maximale, même en petits corps de texte. Dyslexie est une police récente, fondée sur Comic Sans par un graphiste dyslexique, et semble « extrêmement bien accueillie par les personnes souffrant de dyslexie ». Enfin, construite sur Bitstream Vera, OpenDyslexic est une police libre. Attention toutefois à vérifier si cette dernière correspond bien à l’élève. Pour l’avoir testée auprès de plusieurs “dys”, seule une élève l’a complètement adoptée. Open dyslexic est à utiliser avec beaucoup de précautions.
Je lui préfère largement comic sans ms, arial, et surtout lexia readable.
Ce qu’il ne faut pas oublier et qui est tout aussi important (voire plus) que le choix de la police : c’est la taille des caractères, la longueur des lignes et la justification. Plus que le choix de police de caractères, la macrotypographie (mise en page, marge, espaces et contrastes) est encore ce qui aide le mieux :
- Un texte aéré (espacement des lignes 2,5), justifié avec des lignes pas trop longues (l’empan visuel est à prendre en considération) ;
- Une police sans fioritures, avec le moins d’empatement possible ;
- Un corps de 14
- L’espacement des caractères, à 2.5
augmente sensiblement la performance de lecture des élèves dyslexiques, et surtout la lecture est moins coûteuse en énergie cognitive. - Pour les dyslexies sévères, la lecture sera considérablement aidée par une alternance de syllabes en gras, particulièrement sur les mots tri ou quadrisyllabes. La couleur peut également être utilisée.
Les extensions sur les logiciels libres tels que libre office ou open office permettent cette mise en page sans trop de contraintes pour l’enseignant.
exemple texte adapté