Les programmes scolaires mettent de plus en plus l’accent sur le développement durable, la protection de notre planète, les disparités entre les continents sur l’accès à l’éducation, à l’eau, à la nourriture, à la culture. L’école, une fenêtre sur le monde et non un sanctuaire ? L’école qui sensibilise à cette diversité qui fait de nos rencontres des richesses ? C’est l’occasion de mettre la pédagogie de projet au coeur de nos démarches, y joindre de la coopération et une approche multimodale. Permettre à nos élèves de débattre, d’argumenter, de découvrir que l’autre qui a un avis différent n’est pas à combattre, juste à écouter pour mieux le comprendre. L’éducation à l’altérité et à l’attention passent par l’action, la mise en oeuvre, la création plus que par les grands discours. C’est par la confrontation, l’échange, la coopération que nous permettrons à nos élèves de mieux percevoir qu’ils sont des acteurs de leur planète, des acteurs importants où savoirs, savoir-faire et savoir-être sont indissociables.
Toutes les disciplines au service de la “construction” de leur humaine condition (comme dirait Philippe Meirieu) dont je me permets de prendre un extrait d’une magnifique conférence donnée en 2018, pour l’assemblée générale de l’OCCE (Office Central de la Coopération à l’Ecole), à Tour, avant de vous proposer quelques ressources à explorer… Bonne lecture !
“Si nos enfants ne cherchent leur plaisir que dans la surenchère de la consommation compulsive, alors nous irons dans le mur. Si nous sommes capables de leur montrer qu’ils peuvent trouver du plaisir dans la coopération, dans l’échange, dans le partage, dans le faire ensemble alors nous avons une chance qu’ils ne traitent pas la planète comme un objet dont ils épuiseraient très vite tout ce qu’elle peut nous donner mais qu’ils la partagent avec le plus grand nombre des humains qui se trouvent à sa surface. Partager l’inépuisable est, me semble-t-il, la référence forte qu’il nous faut avoir derrière le terme -qui pour certains apparaît vieillot mais pour moi ne l’est pas- de coopération. Nous sommes là loin d’une question strictement pédagogique ou de petit arrangement technique. Nous sommes là devant un enjeu de société majeur ! Toute société se définit par : qu’est-ce que je transmets comme idée du plaisir à mes enfants ? Qu’est-ce que je leur montre, qu’est-ce que je leur rends possible en termes d’accès au véritable plaisir ? Si je leur rends possible l’accès à un plaisir par le partage et par la coopération, alors il me semble que je fais un peu plus que contribuer à leur développement individuel, je travaille aussi à un autre type de société.” (Extrait de la conférence inaugurale “Les réponses que peut apporter la pédagogie coopérative aux défis de notre société)
Pour la lire en entier (elle est passionnante)
➡ meirieu_conference_ag_occe_2018
Pour l’écouter, c’est là.
Encore un excellent numéro de Cerveau & Psycho ce mois-ci. Vous y trouverez un dossier central sur les pédagogies dites “alternatives”. Un très bon article d’Olivier Houdé sur l’efficacité de “la méthode Freinet” et sa classe coopérative, où le croisement neurosciences cognitives et sciences de l’éducation est judicieusement montré. Dans la rubrique, “l’école des cerveaux”, un très bon article également de Jean-Philippe Lachaux, “Etre curieux, c’est du sérieux” … Tout à fait dans le “ton” de la pédagogie de projet ! Pour le commander, c’est là.
“L’erreur, un outil pour enseigner,” de Jean-Pierre Astolfi a longtemps été (et est encore) un ouvrage de référence. Je gage que celui-ci va le devenir.
“L’erreur est au centre des préoccupations des enseignants, de la maternelle au lycée. Peut-on apprendre du premier coup sans se tromper ? La peur de l’erreur préserve-t-elle vraiment de l’erreur ? Faire travailler les élèves sur leurs erreurs, n’est-ce pas le meilleur levier pédagogique pour qu’ils les évitent demain et qu’ils apprennent ainsi de façon durable ?
Cet ouvrage est avant tout construit sur les pratiques : comment concrètement « faire avec » l’erreur, dans un sens résolument positif (l’erreur comme tremplin, comme point d’appui, comme occasion opportune d’apprendre…).”
Un extrait gratuit, ça vous dit ?
➡ Extrait_Enseigner_erreurs_eleves (1)
Comme chaque année, le Mouvement Contre la Constante Macabre tient son colloque. Un thème tout à fait d’actualité : l’Evaluation par Contrat de Confiance pour le bac.
C’est le 03 décembre prochain,
de 9H00 à 17 H00, au Lycée Henri IV Auditorium – 23 Rue Clovis, Paris 5
Pour voir le programme, et s’inscrire, c’est là.
💡 Un petit rappel sur ce mouvement et l’EPCC, lisez ou relisez l’article commis par “Accueillir les Différences” à ce sujet, c’est là.
Les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) recoupent les enjeux globaux du monde contemporain et de demain. Jean-Michel Blanquer et Yann Arthus-Bertrand ont lancé le programme “des posters éducatifs pour sensibiliser aux Objectifs de Développement Durable dans toutes les écoles de France” le mardi 19 novembre.
Accompagné du photographe et Président de la Fondation GoodPlanet Yann Arthus-Bertrand, et d’éco-délégués collégiens, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a présenté des posters réalisés à partir des clichés de talentueux photographes, et illustrant chacun un des 17 objectifs de développement durable définis par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU.
Ces posters sont mis à disposition des classes à travers toute la France. Ils sont accompagnés de fiches pédagogiques pour en faciliter l’usage avec les élèves.
Une belle occasion d’apprendre, de lever des représentations erronées, de débattre et de devenir “passeur” auprès de ses pairs, mais aussi de certains adultes… également, et surtout de travailler en coopération, de s’entraider …
Pour lire le texte officiel, c’est ici.
Et pour vous faire gagner du temps, le dossier pédagogique, avec les posters et les fiches, en téléchargement, ci-dessous.
➡ NT-objectifs-de-developpement-durable—dossier-pedagogique-24243-16515
💡 Un quiz pour chaque objectif de développement durable (ODD) pour commencer et permettre à chacun (profs comme élèves) de se situer dans ses représentations, d’évaluer ses connaissances, et d’avoir envie d’aller plus loin.
En téléchargement, ci-dessous
« Nous souhaitons de toute notre raison et de tout notre coeur une éducation qui ne se fonde pas sur l’angoisse de l’échec mais sur l’enthousiasme d’apprendre. Une éducation qui révèle l’enfant à lui-même toute en lui révélant les richesses, l’énergie et la beauté qu’offre le monde à son alliance vitale et non à son avidité insatiable et destructrice. Une éducation qui abolisse le “chacun pour soi” pour exalter la puissance de la solidarité. Une éducation où le pouvoir de chacun soit au service de tous. Car demain ne pourra être sans la coalition des forces positives et constructives dont chacun de nous est dépositaire. »
Pierre Rabhi
Mille mercis de fleurir ce de but de journée de tant de beaux horizons.
En effet mille mercis de tenter de nous réveiller … il y a urgence !