La période est propice aux émotions, voire même à l’ascenseur émotionnel…
La fin des années “lycée” pour les bacheliers, joie et tristesse s’entremêlent. L’attente des résultats qui du bac, du brevet, du CFG, du brevet, du CAP…, la peur étreint les cerveaux et rend les mains moites, les larmes ne sont pas loin (ndlr : on pleure quand on a peur ?).
La fin d’une belle année où l’on quitte ses élèves, parfois des collègues, un chef d’établissement, un membre de l’équipe éducative… Alors émotions ou sentiments ?

Une émotion est une réaction physiologique, très courte, innée, automatique et inconsciente que l’on exprime pour se protéger dans une situation d’urgence. Elle  permet au corps de répondre à un stimulus de l’environnement : le corps se met en tension, se mobilise énergétiquement pour agir, fuir ou inhiber (Fight/Flight/Freeze) ; c’est la réaction émotionnelle. L’émotion a une fonction bio-régulatrice, dès lors que la décharge de l’émotion permet au corps de revenir à son équilibre de base. Nos émotions “naissent” dans notre cerveau de besoins satisfaits ou insatisfaits, mais agissent dans notre corps. Elles échappent bien souvent à notre raisonnement et sont là pour nous protéger ! Gare aux émotions rackets (ou parasites). Apprendre à se connaître est bien utile pour identifier les signaux que nous envoie notre corps. La colère me fait monter le chaud aux joues, je serre les poings, je respire plus fort, tout le haut de mon corps est irrigué… pour faire peur à l’intrus. La peur me tétanise, je suis “inerte”, mes jambes flageolent. L’irrigation des membres inférieurs est insuffisante, je “fais le mort”… Les 6 émotions de base (La joie, la tristesse, la peur, la colère, le dégoût et la surprise) ont une fonction sociale. Et ce, depuis bien longtemps. Nos amis de “C’est pas Sorcier” nous le montrent bien dans cette vidéo dont toute la première partie peut être travaillée avec les enfants. Mais alors, et les sentiments ? Le sentiment s’installe plus dans la durée, il est davantage “mentalisé”. Il n’est pas dépendant d’un stimulus extérieur, d’une perception, d’une situation précise.  Le sentiment peut être simple ou complexe (un mélange d’autres sentiments, ou découlant du refoulement d’une émotion), et sa durée peut varier du tout au tout. (Toute la vie parfois !)… Les auteurs ne sont pas tous d’accord, et les points de vue varient selon les “angles” d’analyse… Deux ouvrages me paraissent incontournables :

Les publications, les vidéos, les conférences abondent sur le sujet des émotions. Longtemps “taboues”, il fallait les réprimer, les contenir. On sait aujourd’hui, grâce aux neurosciences cognitives, et affectives, combien il est important de les prendre en compte, pour mieux les réguler, et combien l’impact des émotions est fort, notamment pour le maintien de l’équilibre attentionnel. C’est dans un climat de classe bienveillant (où l’on veille au bien de la personne et du groupe) que l’on peut apprendre. On sait aujourd’hui que les émotions donnent une valeur à nos souvenirs (impact sur la mémoire), qu’elles peuvent influencer fortement notre attention et notre concentration, dans un sens ou dans un autre, selon qu’il s’agisse d’émotions plutôt agréables, ou plutôt désagréables. Les émotions peuvent ainsi être des facilitateurs ou des inhibiteurs (dans le “mauvais” sens du terme).
Voici une petite sélection de ressources pour vous lancer à la découverte de vos émotions et/ou permettre à celles de vos élèves de s’exprimer authentiquement.

“Le bonheur, c’est le temps que tu apportes à ta joie”. 
“On ne gère pas une émotion, on la régule”.

 

Passionnant ce dernier numéro de “Cerveau et Psycho” sur les “profils émotionnels” : Selon le neuroscientifique Richard Davidson, nous aurions tous “un style émotionnel” qui nous est propre et qui détermine notre façon de réagir à ce qui nous entoure et qui nous arrive. Ce style se décomposerait en 6 dimensions, ancrées dans des systèmes cérébraux spécifiques.
Vous découvrirez ici (test offert par le magazine) si vous êtes plutôt résilient(e), sensible au contexte, plutôt en perspective positive ou négative, si vous avez conscience de vous-même, si vous avez une intuition sociale et si vous êtes concentré ou non.

Vous pourrez compléter la lecture de cet excellent dossier par la ré-écoute de la tête au carré de ce mercredi 20 mai, émission consacrée à ce sujet.

Clic sur l’image.

 

 

 

Ce blog que vous connaissez peut-être est un grand réservoir à idées et astuces, un lieu de partage de pratiques éducatives positives et respectueuses.
N’hésitez pas à y faire un tour.

 

 

Paru en septembre 2018, ce livre propose notamment

  • des connaissances de base sur les émotions et le développement de l’enfant ;
  •  des témoignages et des expériences ;
  •  des jeux, des histoires et des méditations guidées pour entrer progressivement dans la pratique.

En livre de poche, ou en livre broché avec un CD de 14 méditations.

 

 

 

 

 

Ici, une vidéo vraiment intéressante (malgré le son “détestable”) d’Isabelle Filliozat. Explications, illustrations,  exemples clairs et bien choisis.

 

 

Une sélection de plus de 50 albums pour aborder les émotions et les sentiments, en maternelle, mais aussi au CP, voire plus grands sur le blog

Quand le livre est médiateur …

 

Clic sur l’image.

 

Caverne d’Ali Baba pour découvrir le court-métrage le plus tendre, le plus gai, le plus “percutant” qu’il vous faut pour vos élèves. Je vous en ai déjà parlé dans un post précédent. Cette fois-ci, pour vos élèves “ados” ou vos collègues adultes, ce court métrage “Que serait une société sans émotions”, un peu “glaçant” (notamment la bande son) mais qui peut être déclencheur d’un débat passionnant est à retrouver ici

 

 

 

 

 

 

“Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie c’est de passer de la peur à l’amour.”

                                                             Frédéric Lenoir