C’était la dernière des 3 journées de formation, niveau 1 d’Atole, mardi 30 avril dernier.
34 enseignants du diocèse de Nice, 1er et 2nd degrés confondus se retrouvaient dans la belle salle de St Laurent du Var. Le temps ensoleillé, le plaisir de se retrouver et la surprise prévue faisaient chanter les voix et sourire les yeux…

Temps de lecture estimé : ± 20 mn (tout dépend si vous prenez des notes, si vous suivez tous les liens…!)

 

La journée sera chargée, mais pas de crainte, l’équilibre attentionnel sera préservé par des temps variés d’apprentissage : seul(e), en groupe de coopération, grand groupe…
Comme avec nos élèves ! Car oui, tous ceux qui se sont plongés dans le travail de Jean-Philippe Lachaux (descendre dans la page jusqu’à l’article consacré aux Petites Bulles de l’attention), dans le kit Atole, ou encore dans le Mooc, le savent. Impossible d’être en attention soutenue, volontaire, maitrisée toute la journée. La variété des supports, des dispositifs, des modes de regroupement permettent des pauses cognitives et renforcent la qualité de l’attention.
Depuis la fin du mois de septembre, tous ces enseignants volontaires, ressource ou non planchent sur le dispositif, et expérimentent en classe cet apprentissage de l’attention, mis au coeur de leurs séquences pédagogiques. Ecoutons-les nous raconter, en début de cette 3ème journée, c’est le temps du retour d’expérimentation :
💡 “Contact”, associé à un geste fonctionne très bien pour rassembler les yeux, les oreilles et les cerveaux ! Il permet à tous de se déconnecter de ce qu’ils étaient en train de faire pour se connecter sur l’enseignant.

💡 En parallèle avec la métaphore de la poutre (sa traversée signifiant, selon la hauteur, la longueur et la largeur de la poutre, le temps, l’intensité souhaitée d’attention, ainsi que les conséquences d’une distraction), des élèves de Grande Section parviennent à exprimer leur niveau d’attention et prennent conscience du besoin de silence qu’éprouvent les copains (et la maîtresse, ou le maître) ; un bel apprentissage d’empathie !

💡 Les séances sur le cerveau remportent un grand succès auprès des élèves. Nathalie enseignante spécialisée nous recommande cet ouvrage, un peu petit en taille pour un grand groupe, mais tout à fait intéressant, Sonia, Chef d’établissement, et enseignante en CE2 l’a même mis sur sa liste de fournitures :

La vidéo de l’Esprit Sorcier est passionnante également, notamment toute la première partie. Elle donne lieu chez certains de nos collègues à des représentations imagées des neurones et de leurs connexions. Une grande affiche du cerveau avec les différents lobes est venue également orner les murs de la classe. On peut s’y référer régulièrement.
Séverine et Vanessa quant à elles utilisent les outils Atole, tels que Maximoi, Minimoi (Petits personnages qui aident à découper une tâche complexe en mini-missions), le RAP (Regard /Attention/ Posture) dans des activités de coopération et constatent combien c’est “un plus” à l’attention durant la tâche, tout autant que dans les interactions dans le groupe d’élèves.

Retrouvez également ici (descendre en bas du billet), une très chouette vidéo sur les différentes manières de protéger et de “nourrir” son cerveau, avec le dispositif péda qui va avec.

Dans une des classes dans laquelle les élèves “atolisent” depuis le début de l’année, la maîtresse leur a proposé de mettre en mots, façon carte mentale à quoi pouvait servir “la petite voix”, celle qui nous permet de “penser”, tout autant que celle qui nous “égare”.

Les séquences d’appropriation des “gestes et postures” pour être attentif sont plutôt organisées en rituel du matin ou du début d’après-midi, ou sur les temps d’EMC, ou encore  sur “Questionner le Monde”, et  sur les heures de vie de classe pour les collègues du secondaire. Comme il est expliqué dans la présentation du programme Atole, les liens avec le Socle Commun de Connaissance et de Culture sont très explicites, j’en ai fait une mise en image en m’appuyant également sur la présentation synthétique qu’avait commise Bénédicte Dubois.

 

De nombreux jeux pour renforcer la qualité de l’attention, et prendre conscience de “comment être attentif” sont également mis en place par les uns ou par les autres.

Jeux pour ameliorer lecoute et lattention

Après ce temps de partage, tout le monde se met au boulot seul d’abord, puis en coopération pour continuer l’appropriation des outils, des métaphores, des abréviations, et pouvoir s’en emparer pour les placer au coeur de ses pratiques. Comment installer l’attention, la maintenir, la relancer, lorsque … je donne une consigne, j’explique une notion à toute la classe, je les place en coopération, je raconte une histoire…. ?

 

Travail studieux sous l’oeil attentif et intéressé de … Jean-Philippe Lachaux en personne, et oui, c’était “lui” ma surprise. Il a passé la journée avec le groupe, a participé aux travaux et bien sûr au repas façon “auberge espagnole”.

 

 

 

Ecoutons-le à l’issue de la journée :
“J’ai pu constater à quel point le groupe s’était bien approprié les notions du programme ATOLE et avait développé une vraie réflexion sur l’attention et la métacognition, chez les élèves et eux-mêmes. Je suis sorti tout enthousiasmé !”
Voilà qui fait plaisir à entendre, n’est-ce pas ?

Lors de la mise en commun des travaux, nous sommes vraiment tombé d’accord pour réaffirmer combien la posture de l’enseignant, ses propositions de scénarios, la prise en compte du rythme des élèves, des différences de modalités de traitement de l’information, le temps laissé pour évoquer avec “la petite voix” ou “l’image”, la prise de conscience des stratégies de mémorisation ou de compréhension des élèves et la verbalisation de celles-ci  étaient fondamentales. “Atole n’est pas une recette, ça a été une vraie révolution dans mes pratiques avec mes élèves”,  souligne Sonia, très vite approuvée par nombre de ses collègues.
Parvenir à changer ses automatismes de profs, un vrai défi !
💡 Faire baisser le doigt à nos élèves lorsque l’un deux s’exprime afin que la connexion soit bien posée sur lui et non sur la réponse que j’ai dans ma tête.

💡 Prendre quelques minutes en début de journée pour permettre aux émotions d’émerger, notamment avant une évaluation. Les outils abondent sur le net, à nous de les utiliser à bon escient, sans nous transformer en psy, ni entrer dans l’intimité du jeune…

💡 Limiter les distracteurs, autour du tableau, voire le TBI lui-même lorsque je donne une consigne orale et qu’il y a encore des choses écrites au tableau… Lorsque l’on sait qu’il est très très difficile d’inhiber sa lecture et que réaliser deux tâches en même temps dont l’une n’est pas automatisée, nous allons vite éteindre le TBI au moment opportun ou enlever le livre en expo.

💡 Moduler sa voix, se déplacer, réactiver la prise de conscience du “mode marionnette”, celle qui nous entraine et nous manipule sans que nous en ayons conscience.

💡 Rappeler, et faire énoncer l’intention, ou les intentions avant de commencer une tâche, afin de choisir la manière d’agir adéquate et d’équilibrer son attention tout au long de la tâche.

Pour conclure, pour cette semaine, je laisse la parole à Fabrice Bascou.
Dès la semaine prochaine, retrouvez à la Une des témoignages d’enseignants “lancés” dans la démarche et qui ne reviendraient en arrière pour rien au monde !

“J’ai entendu parler d’Atole il y a tout juste un an et, à dire vrai, je me demandais bien ce qu’Antoine (le chanteur 😉 ) allait bien pouvoir m’apporter dans mes pratiques. Pour m’éclairer, j’ai donc suivi 3 jours de formation proposés.
Avant toute chose, il est essentiel de savoir que l’attention est l’un des 4 piliers de l’apprentissage. Sans elle, impossible d’apprendre ! En effet, elle permet de sélectionner une information et de moduler son traitement. Elle mérite donc que nous nous y attardions un moment.

J’ai donc pu découvrir grâce à Anne et Jean-Philippe Lachaux, qui nous a fait l’honneur d’être présent lors de la dernière journée, les rouages du dispositif Atole qui permet aux élèves de mieux comprendre “leur cerveau” afin de mieux réagir lorsque leur attention est bousculée.
Les ateliers m’ont offert de nombreux outils qu’il me tarde de mettre en application dès l’année prochaine afin que soit bannie de mon vocabulaire la phrase
« Concentrez-vous » !
LES 4 PILIERS DE L’APPRENTISSAGE

Fabrice Bascou, prof de maths au collège Nazareth à Nice

 

” Moi, je trouve que le programme ATOLE est bien parce que, au moins, je sais quand je suis en mode marionnette ; et quand mes neurones aimants se sont activés, j’essaye de me remettre sur la poutre et  pour les trucs du Maximoi et Minimoi, je fais une chose à la fois, au moins, je m’emmêle pas les pinceaux.”

Charline,  9 ans (Elève de Valérie, à l’école Nazareth, Nice)