erreuresperance

Un collègue me disait hier en parlant des élèves à besoins éducatifs, des aides et des aménagements qui leur sont nécessaires : “Mais, combien de temps il faudra leur tenir la main ?”
Ce collègue disait tout haut ce que certains professeurs pensent tout bas…On le sait mieux aujourd’hui qu’hier, des paroles blessantes, des tâches insurmontables (ou qui paraissent l’être), des situations d’échecs répétées nuisent grandement à l’apprentissage. De plus, l’erreur nous renvoie parfois à une forme d’impuissance et en effet miroir, nous avons tendance à disqualifier l’élève qui nous déroute…
Les neurosciences affectives montrent combien le cerveau a besoin de sécurité pour se développer. Sécurité affective, bien sûr et là, l’école ne peut pas tout ! mais aussi sécurité cognitive. Elles montrent aussi combien il est important de donner ou de redonner un statut positif à l’erreur (fiche_outil_statut_erreur_Astolfi).
Comme le dit si bien le philosophe ALAIN

“Celui qui espère beaucoup de l’homme est le mieux servi. Si je me demande pourquoi, j’aperçois aussitôt le point sensible de l’homme. Car il est vrai que l’opinion injuste ou soupçonneuse le rend lui-même injuste et soupçonneux. Comme il est évident pour les enfants, il y a une manière d’interroger qui tue la réponse. S’il est clair que le maître n’attend rien de bon, l’enfant se laisse tomber au niveau le plus bas. Au contraire, attendre une bonne réponse, et l’espérer de tout son coeur, c’est la vraie manière d’aider.”

La vidéo ci-dessous montre en quelques minutes comment on peut installer chez un apprenant (ici, des ados) un sentiment d’insécurité, une envie de fuir, une dévalorisation de soi, qui peut aboutir à l’impuissance apprise.
Adapter les supports, varier les dispositifs, installer du tutorat, penser l’obstacle, susciter l’envie et la curiosité, évaluer différemment… toutes ces postures d’aide ne peuvent que renforcer l’estime de soi et l’envie d’apprendre de nos élèves…

Comment alors, quand on parle d’erreurs ne pas penser à nos pratiques évaluatives ? Je vous invite à vous pencher sur les travaux du Professeur Antibi, et sa fameuse constante macabre, il promeut l’évaluation positive par contrat de confiance … déjà mise en place par 30 000 professeurs.

La “constante macabre” par André Antibi from TDC VIDEO on Vimeo.

et pour compléter, une excellente présentation, comme un parcours d’autoformation sur l’évaluation pour l’apprentissage,  François Muller, ici