La circulaire d’application du Programme Personnalisé de Réussite Educative (PPRE) date de 2006… Et oui, quand même !
Circulaire n°2006-058 du 30-3-2006 (BO n°14 du 6-4-2006)
Le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) est l’un des dispositifs qui doit permettre de conduire la totalité d’une classe d’âge à la maîtrise des connaissances et compétences constitutives du socle commun, à la fin de la scolarité obligatoire. Son usage doit être privilégié. Il constitue tout autant une modalité de prévention de la difficulté scolaire, visant à empêcher un redoublement, qu’un accompagnement de celui-ci lorsqu’il n’a pu être évité. Par ailleurs, le travail engagé à l’école se poursuit au collège et les difficultés qui persistent ou qui se font jour au cours de la scolarité secondaire doivent, comme à l’école, appeler une prise en charge personnalisée.
L’arrivée du Plan d’Accompagnement Personnalisé peut semer la confusion…Quelles difficultés l’élève rencontre-t-il ? Question d’importance à se poser avant de se lancer dans l’aventure.
La réponse est dans les textes mais c’est aussi plus “fin” que cela. En effet, le PPRE s’adresse à des élèves dont les compétences et connaissances en maîtrise de la langue, en mathématiques (et en LV1 pour le collège) se construisent difficilement, lentement. Leurs bases sont fragiles, leurs représentations mentales erronées voire absentes ; elles sont la cause de difficultés de compréhension, de restitution, d’assimilation… de transfert. L’élève peut se retrouver noyé si des adaptations, du soutien, de l’aide spécialisée (le cas échéant) ne sont pas mises en place rapidement.
Les raisons de cette difficulté scolaire récurrente peuvent être multiples et l’origine peut être – je dis bien, peut être – un trouble spécifique des apprentissages non décelé (l’élève a pu compenser jusque là, les suivis n’ont pas été mis en place, le diagnostic n’a pas été posé….)… Si c’est le cas, les remédiations et les soutiens mis en place ne suffiront pas…. C’est là que le PAP rentre en scène. Mais pour le mettre en route, il faudra des bilans, des diagnostics, le tout validé par un médecin (scolaire ou de famille). Ainsi, on peut (si l’équipe a relevé des indicateurs d’un trouble cognitif) glisser du PPRE au PAP.
Néanmoins, les difficultés de compréhension, d’expression, de raisonnement, de lexique faible, d’organisation…. ne sont pas systématiquement dues à une “dys-“. Certains de nos élèves ont besoin de davantage de temps, de reformulations différentes par l’enseignant ou par un pair. Ils n’ont parfois pas conscience de ne pas comprendre, et quand “on” leur dit d’apprendre, ils pensent que “lire une fois, ça suffit”… Les gestes d’attention, de mémorisation (indispensables à la compréhension) (Antoine de Garanderie, toujours d’actualité, même si ses théories sont revisitées par les neurosciences, parlera de gestes mentaux), les stratégies utilisées par l’élève ne sont pas “conscients”…. ils ne savent pas comment il faut faire pour …. Le dialogue pédagogique, le questionnement sur “Comment tu t’y prendrais pour …?” “Que comprends-tu quand tu lis….?” sont des aides réelles et peuvent faire partie des propositions à faire lors de l’élaboration d’un PPRE.
N’oublions pas non plus tous ces élèves qui nous arrivent d’autres pays sans parler un mot de français… même s’ils vont apprendre très vite à se débrouiller à l’oral, l’écrit sera loin de correspondre aux attendus scolaires. Ces élèves, à priori, ne relèvent pas d’un PAP mais d’un PPRE, et rien ne nous empêche d’aller chercher des adaptations dans le livret du PAP (notamment tout ce qui touche à l’étayage pour la compréhension des consignes).
Ici, une carte mentale : PLANS D’AIDE
ici, une Matrice vierge de PPRE école
Ici, pour le collège, des exemples de PPRE “déjà remplis” et des compléments pédagogiques. La matrice vierge de PPRE école peut tout à fait être adaptée pour le collège.